Des vastes espaces chiffrés à environ 100 000 hectares sont affectés par des flammes chaque année.
Le village Nga dans la commune de Ngambe-Tikar, département du Mbam et Kim, a connu le mercredi 21 février dernier, à moins de trois kilomètres du fleuve Mbam, un feu de brousse ayant ravagé une dizaine d’hectares de forêt. Au moment où il était 17 heures 30, les flammes jaillissaient toujours des arbres calcinés. Tout comme des nappes de fumée s’allongeaient en direction du ciel… Zone à vocation essentiellement agricole, ce feu de brousse sera, à l’avenir, la cause d’un véritable désastre pour les populations de cette zone. Le ravage effectué par ce dernier, comme par bien d’autres feux de brousse, impactera directement les activités des populations qui y vivent ou sur celles des générations futures. Et pourtant les auteurs des feux en question disent se battre…pour nourrir leurs familles et envoyer leurs enfants à l’école. Car lesdits espaces sont destinés à la culture du maïs. Selon ce délégué, 11 000 habitants de Ngambe-Tikar pratiquent la culture du maïs à vocation commerciale. Et chaque producteur tient au moins cinq hectares. Le village Ngah n’étant pas le seul touché par ces feux de brousse, les autorités locales de Ngambe-Tikar expriment leurs inquiétudes face à cette situation. Selon le délégué d’arrondissement de l’agriculture, ce sont plus d’un millier ha qui se sont embrasés. Pour lui, environ, 100.000 hectares de terrain sont consommés par des feux de brousse chaque année dans la commune de Ngambé-Tikar. Un feu de brousse peut avoir plusieurs causes, mais les conséquences demeurent les mêmes, elles sont toujours désastreuses. Le fonctionnaire indique que les activités humaines sont à l’origine des feux qui déciment les forêts dans l’arrondissement de Ngambe-Tikar. Pour lui, l’homme est souvent à l’origine des feux, que ce soit intentionnellement (incendies criminels) ou accidentellement (négligence, feux mal éteints). Il souligne que ces feux engendrent la modification des paysages. Car la conversion des forêts en terres agricoles ou urbaines peut augmenter le risque d’incendie en raison de l’introduction d’espèces végétales plus inflammables ou d’une gestion inadaptée. Il est à souligner, la survenance des changements climatiques.
Éducation et sensibilisation
Pour certains observateurs, les zones de la région de l’Ouest voisine à Ngambe-Tikar surchauffe ces derniers temps. Ces feux de brousse ne sont-ils pas les causes desdits réchauffements ? « Les températures plus élevées, associées à des périodes de sécheresse plus longues, rendent les forêts plus vulnérables aux incendies. D’où les émissions de gaz à effet de serre : La combustion des arbres libère d’énormes quantités de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, aggravant ainsi les changements climatiques. La dégradation des sols fait partie des conséquences des feux de brousse parce que les sols exposés, après un incendie, sont plus vulnérables à l’érosion, ce qui peut entraîner des glissements de terrain ou des inondations lors des pluies subséquentes. Éducation et sensibilisation : Informer le public sur les dangers et les conséquences des feux de forêt peut réduire le nombre d’incidents d’origine humaine », explique M. Tene, acteur de la société civile. Selon le délégué d’arrondissement de l’agriculture à Ngambé-Tikar, les techniques telles que le débroussaillage ou les brûlages contrôlés peuvent réduire le risque d’incendies de grande envergure. Il conseille aussi aux cultivateurs de maïs d’aller produire dans les zones de savanes.
Le commis de l’administration souligne que l’application des lois strictes et des sanctions peuvent dissuader les comportements à risque et promouvoir une meilleure gestion des terres.
El Hadji Ilyassou






