Malgré des complaintes officielles, des protestations et autres, la construction des boutiques prend naissance pour l’ouverture prochaine d’un commerce. Au grand dam des habitants de Djeleng I C à Bafoussam.
La première rue marché B à Bafoussam est en chantier. Depuis quelques jours, des techniciens s’affairent de nuit comme de jour. Ils ajustent des morceaux de bois. Et alignent des comptoirs sur un espace de moins de 9 mètres carrés. Ces boutiques seront occupées par des commerçants délocalisés de la face principale et l’arrière-plan du marché B. Ce qui fait qu’au fil des jours des comptoirs ajustés de bois s’alignent à la première rue Nylon. La 3e rue est aussi occupée. Certains commerçants et populations se plaignent. « Les boutiques construites en pleine rue vont bloquer la circulation. Imaginez que nous avons un cas de maladie qui nécessite une intervention d’urgence, où est-ce que la voiture va passer pour secourir la victime ? », s’interroge une riveraine. Un autre commerçant installé dans cette rue est indigné. « Nous tenons des espaces où se vendent des produits pour aviculteurs. Les véhicules qui nous fournissent, ou ceux qui se ravitaillent chez-nous, n’auront plus de voie d’accès », dénonce-t-il. Le maire de la ville de Bafoussam, le Commandent Roger Tafam, balaie toutes ses accusations et assure que les nouvelles boutiques qui seront construites en R+1 vont contribuer à l’embellissement de cet espace marchand. « Nous aurons plus de confort et de meilleures conditions de travail dans les nouvelles boutiques en projet. Car ici nous n’avons plus assez de place », soutient Carine, employée de commerce. Même constat pour Joseph Calvin du rayon boucherie : « Nous aurons un laboratoire plus grand, une vitrine de charcuterie qui fera le double, un libre-service plus étoffé. » Kengne Kayo, membre du syndicat des commerçants est contre cette manière de fonctionner qui vise la spoliation des commerçants. Mba Tatsinkou, un
autre leader de l’association des commerçants salue toute initiative visant à la modernisation des espaces marchands à Bafoussam. Mais il dénonce, les manœuvres qui vont suivre lors de la redistribution des boutiques.
Un défi passionnant pour la décennie
Juriste et expert certifié en développement durable, Aimé Nganteu, indique que l’objectif est toujours le même : « inspirer et enthousiasmer les jeunes les plus brillants pour qu’ils aient envie de travailler pour la ville et pour que les communautés se rassurent que nous nous préoccupions
également de leur bien-être. Il relève ainsi du bon sens commercial de nouer de bonnes relations avec les communautés locales et de faire de notre initiative un environnement de travail agréable. « Si nous voulons atteindre les objectifs du développement durable sur le plan macroéconomique, les institutions publiques doivent également se préoccuper davantage des aspects sociaux, c’est-à-dire le bien-être des acteurs et la prospérité de la population. Nous voulons que le maire de la ville conserve la confiance des communautés qui vivent et travaillent dans la cité et nous sommes déterminés à le soutenir, car notre droit d’exploitation est assis sur ce fondement. Reste que manifestement, et parfois, nous sommes en panne de projets collectifs, à long terme mobilisateur, et peux prompts à accepter qu’il nous soit imposés. Il nous incombe donc à tous de le concevoir et de nous atteler à le mettre en œuvre. Voici un défi passionnant », explique-t-il. Solange R. Noumo






